Ces derniers temps, plusieurs personnes m’ont appelée pour une aide à « débloquer » leur écriture, sans projet particulier.
Une envie « diffuse » d’écrire, mais quoi, quand, comment ? Existe-t-il des techniques ?
Un peu comme quelqu’un qui souhaiterait se mettre à la peinture ou à la guitare, sans trop savoir comment s’y prendre et appellerait un prof trouvé sur internet, après un petit comparatif.
C’est difficile de s’y mettre quand l’esprit est encombré des soucis et des routines du quotidien, les enfants, le travail, les accidents de la vie. Et en même temps, toutes ces charges sont autant de matériaux à déverser sur des pages vierges pour transcender le quotidien.
Cependant, lorsque ces personnes se posent, prenne du temps pour écrire, rien n’arrive ou bien… trop arrive…
Le fameux « syndrome de la page blanche ! ».
Et ce n’est pas forcément une histoire de technique !
Si le commun des mortels n’apprend pas forcément dès l’enfance à peindre ou à jouer de la guitare, l’écriture fait partie intégrante du socle fondamental d’apprentissage dans notre pays.
Bien sûr, tout le monde n’accède pas à un haut degré rédactionnel, mais globalement, une majorité de mes concitoyens est capable de produire un texte avec des phrases simples, sauf, malheureusement, celles et ceux qui souffrent de pathologies liées à l’exercice d’écrire ou de blocages liés à la petite enfance.
Alors si ce n’est un problème technique, de quoi s’agit-il ?
Je dirai que pour la plupart des personnes qui demandent ce type de prestation, le sentiment d’illégitimité entre souvent en compte. « Je ne suis pas écrivain, je n’ai pas fait d’études littéraires, j’étais en échec scolaire, je fais trop de fautes… »… « Mais vous avez votre brevet des collèges ? Vous connaissez donc les bases de la grammaire ? Et puis si vous craignez de faire des fautes, il existe tant d’outils de correction de textes que ça ne devrait plus être un frein ? »
Mais comment je vais m’y prendre ? Par quoi démarrer ?
On associe souvent liberté et créativité… or souvent trop de possibilités revient à une absence de choix possibles…
Alors mon secret ?
La contrainte !
Les quelque cours de dessin que j’ai pris, je me rappelle avoir dessiné un simple rouleau de papier toilettes. Eh bien, ça ne fait pas rêver me direz-vous ! Cette seule consigne, avec une feuille blanche et un crayon à mine de plomb a été un très bon exercice de recherche technique et même créatif… J’ai fini par réaliser les ombres en pointillé et je suis partie d’un détail pour arriver à la globalité, alors que d’autres ont réalisé un schéma d’ensemble pour finir dans les détails.
C’est ce type de pédagogie que j’applique en général : des consignes apparemment simples, toujours à partir de situations du quotidien.
Eh oui, la contrainte libère. C’est cela que j’expérimente avec cette clientèle. Et si le mot contrainte peut effrayer, les séances sont sources de bonne humeur et de lâcher prise. Voilà mon secret.
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