C’est un peu la même histoire, un quidam nous appelle, il veut écrire sa vie, pense que sa vie est unique et peut intéresser la terre entière.
Je nous vois venir « ego surdimensionné, illusion/désillusion, il y a des centaines et des centaines de livres au pilon… » la liste est bien longue pour décourager ce quidam à écrire.
Et pourtant, nous, prête-plumes, écrivains-fantômes, allons considérer ce dossier, si je peux m’exprimer ainsi, ou plutôt cette personne. Je parle au nom de mes confrères et consœurs ce matin.
Elle a réussi à faire ce choix de regarder dans le rétroviseur, et la plupart du temps, pour fouiller dans la panière à linge sale, et il y a vraiment des endroits où ça sent très mauvais, où ça donne la nausée, n’importe qui à l’extérieur prendrait des sacs poubelles pour amener tout ça à la déchetterie.
Hé bien, le quidam qui m’appelle, c’est un guerrier, un chevalier des temps moderne, il est courageux, vaillant. Il va fouiller, sans pince-nez, plonger, parfois en apnée dans des zones sinistrées, putrescentes. Retrouver les racines de l’ivraie qui pourrit encore son quotidien.
Il m’appelle, me supplie parfois d’être son premier témoin, d’explorer avec lui et de l’aider à nettoyer tout ce fatras pour en sauver quelques dentelles et broderies encore intactes.
Respect, chapeau bas, à ces courageux aventuriers, c’est une sacrée responsabilité qu’ils me confient.
Peut-être que leur livre ne sera pas en tête de console (je n’en sais vraiment rien, à vrai dire), mais ils en sortiront grandis.
Alors êtes-vous prêts vous aussi à regarder dans le rétroviseur ?