L'enfance de l'art...

Je me rappelle encore, je devais avoir huit ans. Mon père possédait une machine à écrire mécanique, datant des années soixante. Elle était bleu ciel. Un jour de printemps, je l’installai sur la table de la cuisine où rien ne traînait. J’insérai une feuille dans le rouleau, tournai la molette et commençai à taper un texte sur les arbres que je devais écrire pour l’école, pas de pâtés, pas de ratures. Il n’était pas question de me tromper, car la machine imprimait chaque caractère, ineffaçable, à l’encre noire, ou rouge, suivant la position des touches.

Plus tard, mon père aménagea un bureau et investit dans une machine électrique avec des marguerites proposant différentes typographies. Il acheta une ronéotypeuse avec des stencyls à alcool. En effet, il demeurait fort investi dans la conception du journal paroissial. J’écrivais souvent en cachette, dans ma chambre, sur un cahier de brouillon bon marché. Or, lorsque je me retrouvais seule, il m’arrivait parfois d’utiliser ces machines pour « publier » certains de mes textes, que je gardais précieusement dans mes affaires personnelles, cachées derrière une plinthe.

Ma famille insista pour que j’entre dans un cursus scientifique, j’intégrai donc l’université pour étudier les mathématiques. J’appréciais suffisamment la poésie des univers abstraits, les mots qui leur sont associés et la rédaction des démonstrations pour obtenir une licence avec un module de programmation informatique.

Des rencontres et des choix

Durant des années, l’enseignement et la formation furent mes principaux choix professionnels.  Tout en enseignant les matières scientifiques, je n’avais de cesse de travailler le langage pour rendre accessible à tout un chacun la plupart de mes cours… L’écriture personnelle continuait de m’accompagner. Un jour je pris la décision de franchir l’autre côté du miroir et mis en ligne quelques-uns de mes textes, intégrai un atelier d’écriture et un cercle poétique. C’est dans ce lieu que je rencontrai Jacques Ducret, écrivain public, romancier et poète grenoblois qui devint un mentor pour moi. Grâce à lui et à un bilan de compétences, j’osai franchir le pas d’embrasser cette profession que je croyais désuète mais ô combien d’actualité. J’entrai dans l’écriture comme d’autres entrent dans les ordres.

Agnès Cognée, relecture correction, création de sites à Nantes

Et maintenant ?

Forte de ces expériences, après une formation en web-design reçue à Grenoble, je me suis installée dans la cité ligérienne fin 2018 où j’ai peu à peu tissé des liens et développé mes compétences. J’alterne ma vie professionnelle avec divers engagements associatifs, en particulier au CIALA (Collectif Interculturel des Auteurs de Loire Atlantique) et au sein de la chorale Nantes Gospel. Je participe aussi au comité de lecture de deux associations littéraires iséroises : Sciriolus et Création & Poésie. Il m’a été aussi demandé de participer à la revue nantaise L’Insolite.